Entre 910 et 1082, Oran devient objet de conflit entre les Omeyyades de Cordoue et les Fatimides. Le conflit entre des fractions des Ifrenides et les Fatimides s'amplifie. En 954 la ville d'Oran est prise par les Ifrenides commandés par Yala Ibn Mohamed. Sous ses ordres, Oran est détruite et sa population déplacée dans la nouvelle ville qu'il avait bâtie, Fekkan.Les Fatimides prennent Oran grâce aux Zirides qui reconstruisent la ville d'Oran sur le site actuel. Alors Ziri b. Ataya des Maghraouas et gouverneur du Maghreb reprend Oran et plusieurs villes des Sanhadjas. Son fils Al Moez ibn Ziri b Ataya lui succède en 1005 et devient gouverneur omeyyade au Maghreb. Son père lui lègue Oran, Tlemcen, Achir, M'Sila, etc..
Dès l'an 1000, la communauté juive est présente et structurée à Oran.En 1077 la ville passe sous la domination des Almoravides. Mais Oran est prise en 1145 par les troupes Almohades déjà victorieuses à Tlemcen, après que l'émir almoravide Ibrahim Ben Tachfin et sa favorite Aziza furent tués lors de leur retraite en tombant avec leur cheval du haut d'une falaise de la montagne Murdjaj. Ils comptaient rejoindre le port de Mers el-Kébir où ils devaient embarquer pour l’Andalousie
En arrière-plan, Bordj El-Mehel (Tour des Cigognes), ou Rozalcazar puis Château-Neuf sous les Espagnols et les Français
Aux XIIIe et XIVe siècles, les Juifs de la Méditerranée occidentale commercent avec les Juifs d'Oran. Lors de la première expulsion en 1391, Les Juifs d'Espagne prennent le chemin du Maghreb et d'Oran,
« En moins d'un demi siècle, dit M. L. Fey, Oran passa neuf fois sous différents pouvoirs... Ben-Abbad réussit à se maintenir à la tête du gouvernement oranais, à la condition de se reconnaître vassal du royaume hafside de Tunis (1437). Oran reçut dans ses murs vers cette époque, le célèbre Mohammed IX al-Aysar, surnommé le gaucher; quinzième roi de Grenade, obligé de fuir devant ses sujets insurgés. En 1228, à la mort de Ben-Abbad, Oran obéit aux Zianides de Tlemcen26.
Sous la protection de l'émir, la ville jouit d'une grande prospérité. Elle profite d'un système douanier (tarifs), commerce avec Marseille et signe en 1250 un traité de commerce avec les républiques italiennes de Gênes et de Venise. Elle devient l'entrepôt d'un négoce très actif et très étendu, des peaux aux esclaves en passant par l'or. Marmo et Alvarès Gomès en rendent témoignage. « L'ivoire, les dépouilles d'autruche, les peaux de bœuf tannées, la poudre d'or, les céréales étaient d'inépuisables sources de richesses pour les habitants, qui excellaient aussi dans la fabrication des étoffes de laine et dans celle des armes blanches. Les Vénitiens, les Pisans, les Génois, les Marseillais et les Catalans achetaient à l'envi ces produits, écoulant en échange des étoffes, des verroteries, de la quincaillerie grossière et du fer. » Oran comptait 6000 maisons, des mosquées splendides, de vastes entrepôts commerciaux27. Plusieurs édifices remarquables datent de cette époque, c'est le cas des fortifications de Mers El Kébir et probablement des donjons du Rozalcazar.
Au XIVe siècle Oran devient un centre intellectuel26. Plusieurs écrivains y séjournent et en vantent les attraits :
- « Oran est supérieure à toutes les autres villes par son commerce. C'est le paradis des malheureux. Celui qui arrive pauvre dans ses murs en repart riche » Ibn Khaldoun28.
- « Wahran est près du bord de la mer, elle fait face à Alméria sur la côte d'Andalousie dont elle est séparée par deux journées de navigation. Marsa El Kébir est un port sans pareil sur tous les rivages de la Berbérie. Les navires d'Andalousie y viennent souvent. On trouve à Wahran, des fruits à profusion. Ses habitants sont des hommes d'action, puissants et fiers » Al Idrissi29.
- « Les deux villes frontières qui m'ont plu dans le Maghreb sont Oran de Khazer et Alger de Bologhine ». Ibn Khémis30,31
- « Oran est une grande cité bien fournie d'édifices et de toutes sortes de choses qui sont séantes à une bonne cité, comme collèges, hôpitaux, bains publics et hôtellerie, la ville étant ceinte par ailleurs de belles et hautes murailles ».Léon l'Africain30
À partir de 1493, Oran accueillit un nombre important de réfugiés grenadins chassés par la Reconquista. L'envie de vengeance, de reconquête, et le grand nombre de réfugiés feront de la côte algérienne le point de départ d'un grand nombre d'attaques contre l'Espagne chrétienne. Au début du XVIe siècle, les Rois Catholiques au sommet de leur puissance, ordonneront en retour l'annexion de nombreux ports d'Algérie. L'appui militaire ottoman chassera les Espagnols de tous les ports conquis, à l'exception d'un : Oran32.
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